Semaine du 27 Avril au 3 Mai 2020
Les demandes d’allocations chômage aux Etats-Unis ont de nouveau progressé sur l’avant-dernière semaine d’avril de 3.84 millions, portant ainsi le total enregistré au cours des 6 dernières semaines de confinement à plus de 30 millions de personnes.
Au-delà de ces chiffres catastrophiques, la question clef qui se pose aujourd’hui est de savoir quand et comment l’économie mondiale pourra se remettre de la crise sanitaire provoquée par le coronavirus ? En tout cas, tout indique que le monde d’après sera très différent de celui que nous avons connu ces dernières années, avec un impact énorme sur le résultat des entreprises et des différents secteurs d’activité.
Pourtant, après l’impressionnant rally du mois d’avril, essentiellement dû aux annonces de stimulus fiscal et monétaire, le price-earning ratio du S&P 500 est proche de 20, soit un niveau comparable à celui observé début 2019, comme si rien ne s’était produit depuis.
Le BEA (Bureau of Economic Analysis) a pourtant annoncé mercredi que le PIB américain s’était effondré de 4.8% en rythme annualisé au premier trimestre, ce qui représente la plus forte contraction depuis la crise de 2008. Sans surprise, la majorité des entrepises n’osent plus faire de prévisions en raison de l’incertitude totale sur l’évolution de la pandémie de Covid-19. En dépit d’une situation déjà très compliquée en T1, aggravée aujourd’hui par le regain de tensions entre Washington et Pékin sur l’origine du coronavirus, les perspectives pour T2 pourraient être encore plus sombres dans la mesure où le redémarrage de l’économie paraît très lent, comme le montre l’indice NASDAQ Transportation qui peine à rattraper la chute de plus de 40% observée entre le 20 février et le 23 mars 2020.
À la lumière des performances affichées par les indices actions durant la dernière semaine d’avril, il semble que les marchés prêtent peu attention à la forte dégradation de l’économie. Ainsi, le MSCI EMU a progressé de +4.17%, bénéficiant des mesures de déconfinement en cours sur le continent européen. Le MSCI Marchés Emergents gagnait +4.25% et le MSCI Monde prenait +0.86%. L’Asie n’était pas en reste puisque le Shanghai composite engrangeait +1.84% et le Nikkei 225 +1.86%, après que la BoJ se soit engagée à aider plus directement les entreprises qui éprouvent des difficultés à se financer en cette période particulièrement difficile.
A l’inverse, le S&P 500 et le NASDAQ composite ont terminé la semaine sur des performances légèrement négatives (-0.21% et -0.34% respectivement), effaçant ainsi quatre jours de gains sur la seule séance de vendredi. En revanche, les petites capitalisations ont réussi à finir en territoire positif, malgré l’inflexion notable constatée le premier mai (Russell 2000 en hausse de 2.22% sur la semaine, mais en perte de -3.83% sur la seule journée de vendredi). La comparaison avec l’Europe et l’Asie est toutefois biaisée dans la mesure où la plupart des marchés APAC et européens étaient fermés le premier mai, ce qui leur a évité de subir l’impact du recul constaté sur les marchés américains lors de la dernière journée de cotations.
Une rotation s’est fait jour parmi les secteurs S&P, les capitaux se déplaçant des secteurs d’utilité publique (-4.28%), de la santé (-2.61%), des biens de consommation de base (-1.95%) et discrétionnaire (-1.12%) et même de certaines valeurs techs comme Amazon qui perdait -5.15% (bien que le secteur gagnait +0.25%), vers les secteurs cycliques tels que l’énergie (+2.94% alors que les prix du pétrole bondissaient de 16.77% dans l’espoir que la demande allait repartir prochainement), les matériaux de base (+1.90% dans le sillage des dépenses de construction aux Etats-Unis en hausse de 0.9% sur mars), les valeurs industrielles (+1.16% avec 3M qui confirmait que ses résultats bénéficiaient de la forte demande en équipements de protection des personnes), et les financières (+1.33%), avec les investisseurs qui se sont plutôt détournés des actifs refuges, déclenchant ainsi un petit rebond des rendements obligataires.
Le rendement du 10 ans américain a progressé de 0.60% à 0.64% tandis que le Bund de même maturité rétrogradait de -0.47% à -0.59%. Les obligations d’entreprise de qualité supérieure ont poursuivi leur tendance haussière, la plus longue depuis août 2019 (sixième semaine consécutive de gains : +0.62% outre-Atlantique, +1.08% dans la zone Euro). Les titres à haut rendement ont repris des couleurs (+0.51% aux Etats-Unis, +0.58% en zone Euro), tout comme la dette émergente qui a effacé l’intégralité des pertes de la semaine passée (+1.88% en devises locales).
Enfin, l’or a légèrement baissé tout en préservant le seuil psychologique des 1700 dollars l’once.
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