Comme nous l’anticipions la semaine passée, la banque centrale américaine n’a pas abaissé ses taux, mais l’analyse des Fed Fund futures montre qu’elle l’envisagerait clairement pour le mois de juillet. Avant la conférence de presse de Jerome Powell, Mario Draghi avait déjà donné le ton en promettant plus de stimulus monétaire pour enrayer un ralentissement encore plus marqué de la croissance dans la zone euro, tirant ainsi les marchés actions et les devises à bêta élevé vers le haut, en dépit de la montée des tensions géopolitiques. Les craintes d’une confrontation armée entre les Etats-Unis et l’Iran se sont effectivement aggravées après que ce dernier ait annoncé jeudi avoir abattu un drone américain. Selon le New York Times, Donald Trump aurait ordonné vendredi des frappes en représailles, avant de se raviser au dernier moment, alors que l’opération était déjà engagée.
Pour l’heure, ces tensions croissantes au Moyen-Orient n’ont pas impacté les marchés actions. Avec des entrées de capitaux significatives sur Wall Street, le S&P500 affichait même un plus haut historique jeudi (2,954.18) et finissait la semaine en hausse de 2.20%, le Nasdaq Composite progressant de son côté de 3.01%. En fait, tous les grands indices mondiaux montaient à l’unisson (MSCI EMU: +2.18% ; MSCI Emerging Markets: +3.76% ; Shangai Composite: +4.16%).
Le secteur de l’énergie s’envolait (+5.19%, la meilleure performance hebdomadaire parmi les 11 secteurs majeurs de S&P) avec les prix du pétrole qui montaient en flèche (WTI futures: +9.17%) suite aux tensions entre Washington et Téhéran. La santé (+3.12%), les télécoms (+2.91%) et les valeurs industrielles (+2.66%) affichaient également de belles progressions. Les biens de consommation courante (malgré des données de ventes au détail solides aux Etats-Unis), les matériaux de base et les financières (malmenées par les baisses de taux continues) restaient en queue de peloton, réalisant quand même de faibles gains. C’est la troisième fois cette année que les principaux secteurs d’activité S&P, sans exception, finissent une semaine dans le vert.
Même son de cloche dans l’univers obligataire. Les rendements des emprunts d’Etat poursuivaient leur déclin (U.S. T-note 10 ans à 2.05%, T-bill 3 mois à 2.1% ; Bund 10 ans à -0.29%, OAT 10 ans à +0.05%). Les obligations privées de notation IG (U.S. +1.13%, Europe +0.78%) comme celles à haut rendement (U.S. +1.14%, Europe +1.06%) s’appréciaient des deux côtés de l’Atlantique.
Enfin, il faut noter que l’or, valeur refuge par excellence, a nettement cassé la résistance des $1.350-60 en terminant la semaine à $1.396,2 l’once, en hausse de 4.19%.
Pour résumer, les prix de tous les actifs augmentent indistinctement partout dans le monde comme si les risques encourus avaient disparu… Aucune classe d’actifs perdante : où est l’erreur ?
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